jeudi, 17 février 2011
Rapport de la Cour des Comptes : une centaine de mal-logés manifestent devant le siège de Paris Habitat.
Ce matin, suite à la publication du Rapport de la Cour des Comptes , une centaine de demandeurs de HLM du collectif des MalLogés en Colère a manifesté devant le siège social du premier bailleur parisien, pendant plusieurs heures.
La direction « en réunion » n’a pas souhaité nous recevoir et a préféré faire déployer un dispositif de police devant ses portes.
Il faut dire qu’il aurait été difficile de trouver les arguments pour nous répondre, sur ce que la Cour des Comptes appelle des « défaillances difficilement compréhensibles », concernant le nouveau siège social inauguré en grande pompe en 2009. « Défaillances » qui on abouti à un cout total de 139 millions d’euros pour un bâtiment qui ne peut même pas accueillir toutes les activités du bailleur, ce qui a rendu nécessaire la location de nouveaux bureaux à 5 mn du siège !
Dès les début du projet, notre collectif avait mené de nombreuses actions de protestation contre cette opération pharaonique totalement absurde, puisque l’ancien siège se situait non loin de celui-ci : à l’époque, la direction de Paris Habitat prétendait que la vente de l’ancien siège permettrait de dégager des excédents pour la construction de nouveaux logements, à la finale, il a fallu puiser sur les fonds propres du bailleur ! On nous avançait aussi l’argument « écologique », il s’avère que les charges de chauffage et d’électricité sont deux fois plus importantes qu’avant !
En octobre 2009, suite à une occupation, nous avions été reçus par Mr Romano , de la direction générale : celui-ci avait balayé nos demandes d’explication suite à la publication d’un rapport de la Cour Régionale des Comptes qui pointait déjà ces défaillances. Selon ses dires, ce rapport émanait d’une instance « mineure » , et ne signifiait rien.
Aujourd’hui, c’est la Cour des Comptes nationale qui renchérit dans le même sens, et arrive aux mêmes conclusions que notre collectif.
Ou va Paris Habitat ? Comment le premier bailleur social parisien , qui avait des fonds propres importants il y a encore cinq ans, en est-il venu à voir sa marge de manœuvre totalement réduite pour la construction neuve ?
A l’instar de l’affaire du siège, la politique menée dans d’autres domaines pose clairement le problème de l’utilisation des fonds du logement social : rachat d’immeubles quasi-totalement occupés dans les quartiers les plus chers de la capitale ( notamment ceux de la Caisse des Mines), rachat des ex-logements de la SAGI à des conditions extrêmement défavorables, augmentation des loyers…
Depuis des mois nous organisons de nombreux blocages du siège, pour dénoncer cette politique et pour que Paris Habitat remplisse sa mission première : reloger les demandeurs de logement aux ressources modestes et moyennes.
La politique de la porte fermée pratiquée par la direction générale, manifestement embarassée, ne nous découragera pas .
Paris Habitat, c’est notre argent, c’est nos logements
Paris-Habitat OPH, les mal-logés veulent une autre politique
envoyé par HLMPOURTOUS. - L'info video en direct.
17:12 Écrit par Collectif des Mal-logés en colère ! | Lien permanent | Tags : paris-habitat oph, cour des comptes, mal-logement, sru, delanoé | |
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vendredi, 12 novembre 2010
Logement social à Paris: comment produire du logement social sans en créer
Bien assez de logements sociaux programmés à Paris ?
C'est en tout cas ce que prétend la majorité municipale qui compte baisser drastiquement les nouvelles " productions" à partir de 2014: celles-ci passeraient de 6000 à 4000 logements "produits" dans le nouveau Plan Local de l'Habitat.
Les 220 000 demandeurs de logement social à Paris n'ont pas la même manière de compter que Bertrand Delanoe: d'une part, parce que celui-ci estime qu'une fois les quotas de la loi SRU atteint, les mal logés "excédentaires " n'auront qu'à aller voir ailleurs si on veut bien les loger.
D'autre part, un logement "produit" contrairement à ce que l'on peut penser...n'est pas forcément un logement construit, ni même un logement dont le loyer correspond à ceux du logement social.
C'est ce que nous avons voulu démontrer en investissant aujourd'hui la Caisse de Retraites des Mines pour faire toute la lumière sur une vente d'immeubles effectuée en 2009: il s'agit de logements vendus pour un total de 93 millions d'euros par la Caisse de Retraites à Paris Habitat; le contrat s'est fait selon les règles de l'acquisition réhabilitation, puisque l'argent venait des fonds d'un bailleur social.
Or à ce jour, dans au moins une partie de ces immeubles , le loyer est resté exactement au même niveau que précédemment, et une partie des logements sont vides. Les personnes qui y résident sont cependant désormais compatibilisées comme locataires de HLM alors que la plupart a une demande de logement.
Tous ces logements, qui existaient déjà avant, qui n'ont pas été réhabilités, dont les loyers n'ont pas baissé sont cependant comptabilisés au titre de nouvelles "productions" HLM, au même titre que des nouvelles constructions.
La mairie de Paris depuis 2001 met en avant sa volonté de transparence totale sur le logement social: mais la complexité de la réglementation et les réformes successives permettent aujourd'hui de comptabiliser en logements sociaux, aussi bien des places en foyers que des logements dont seul le statut légal a changé, pour la plupart occupés.
Les concernés, toujours embourbés dans le mal logement ne se satisferont pas de logements en papier !
En début de semaine, nous rencontrerons la direction de la Caisse des Retraites des Mines , qui a accepté de communiquer sur ce dossier contrairement à Paris Habitat.
Paris: ce que cachent les chiffres du logement social ...
envoyé par HLMPOURTOUS. -
Ci dessous, le communiqué diffusé sur place:
16:38 Écrit par Collectif des Mal-logés en colère ! | Lien permanent | Tags : plh, paris, logement social, conseil de paris, delanoe, sru | |
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mardi, 28 septembre 2010
Paris Habitat OPH doit changer sa politique
80 mal logés ont maintenu aujourd'hui l'occupation des locaux de la direction territoriale de l'Ouest Francilien de Paris Habitat OPH jusqu'à satisfaction de notre demande: deux membres de la direction générale se sont engagés par écrit à nous recevoir dans les jours qui viennent afin de donner leurs explications sur les points soulevés dans le communiqué, notamment l'échec de la politique de mixité sociale menée par la municipalité et son bailleur, mise en lumière par le rapport de la Cour Régionale des Comptes présenté aujourd'hui en Conseil de Paris.
Il nous a également été proposé un rendez-vous spécifique concernant les locataires de Paris Habitat, nombreux dans notre collectif: aujourd'hui beaucoup sont mal logés en suroccupation, car le bailleur n'est plus en mesure de faire face à son devoir de relogement dans ce domaine.
Cette occupation faisait suite à deux rassemblements organisés devant le siège central de Paris Habitat OPH ces dernières semaines.
L'efficacité d'une politique de logement social se mesure aux nombres de demandes non satisfaites: à Paris, 120 000 mal logés attendent.
Paris Habitat OPH doit prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à cette situation!
Le communiqué diffusé sur place
Logement social: la politique parisienne de « mixité sociale » est un échec, des vraies solutions maintenant !
Au moment ou le Conseil de Paris reçoit en lecture publique le rapport de la Cour régionale des Comptes sur la répartition du logement social à Paris, nous occupons la direction territoriale des quartiers de l'Ouest Parisien du bailleur Paris Habitat OPH. Nous voulons un changement de politique du logement, car celle qui est menée depuis 2001, n'a pas fait ses preuves et même la Ville de Paris le reconnaît aujourd'hui.
Le rapport de la Cour des Comptes pointe une réalité qui n'est pas surprenante: le décalage entre le nombre de logements sociaux à l'Est et à l'Ouest de Paris s'est accentué depuis quelques années.
La Ville de Paris répond en accusant les maires des quartiers riches de la capitale d'avoir bloqué la construction de logements très sociaux Selon elle, la mixité sociale a fonctionné dans l'autre sens, puisque le nombre de logement intermédiaires , les PLS a beaucoup augmenté dans les quartiers populaires.En résumé, il a été possible d'augmenter le niveau de loyer dans les logements sociaux des quartiers populaires. Par contre , les élus parisiens découvrent qu'il n'est pas simple de faire du HLM en masse à Passy ou à côté de Notre Dame!
Les demandeurs de logement social s'en doutaient un peu. Le budget du logement social n'a jamais été extensible , et sans parler des freins réels mis par les élus de l'Ouest Francilien, un logement social dans le 16ème, au vu des prix du foncier coute tout simplement beaucoup plus cher qu'ailleurs.
La Ville se plaint de l'augmentation des prix de l'immobilier qui a contrarié ses projets, mais elle pouvait y faire face en partie en reversant la totalité des droits de mutation perçus sur les transactions immobilières au budget logement. Elle se plaint aussi du manque de foncier disponible dans les beaux quartiers: mais celui-ci était parfaitement connu, et les élus ont prétendu y répondre en rachetant et en conventionnant des logements occupés qui constituent une bonne part des nouveaux logements « produits », sans augmenter le nombre réel de logements disponibles. C'est notamment une bonne partie de la politique de Paris Habitat depuis quelques temps.
Si l'objectif est de répondre à la demande des 120 000 inscrits sur le fichier parisien des demandeurs de logement, il n'y a pas trente six solutions. 80% d'entre eux ont des revenus qui ne leur permettent pas d'accéder aux PLS. Soit l'on produit massivement du PLUS et du PLAI dans les quartiers populaires , là ou il n'y pas d'oppositions et de contraintes. Soit l'on augmente de manière exponentielle le budget du logement social pour pouvoir construire dans l'Ouest parisien.
La politique menée actuellement n'est pas de la mixité sociale, puisqu'elle n'amène pas les classes populaires dans les quartiers riches, et interdit les quartiers populaires aux bas revenus. Son résultat concret est l'intensification du mal logement. Et nous n'acceptons pas la justification selon laquelle l'augmentation du nombre de demandeurs de logement vient de la proportion de non Parisiens inscrits: la réalité vérifiable par tous, c'est que les mal logés des hôtels interdits à la location, les expulsés suite à des congés pour vente, les SDF et les hebergés précaires confrontés à la restriction des domiciliations administratives sur Paris sont contraints à des solutions ultra précaires en banlieue. La plupart sont donc des Parisiens chassés de la capitale faute de relogement !
Face à l'urgence de nos situations, des réponses concrètes s'imposent maintenant. Nous attendons de la direction de Paris Habitat OPH, le premier bailleur social parisien qu'elle nous expose les solutions qu'elle compte mettre en oeuvre suite au rapport de la Cour des Comptes
Sur le même sujet :
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18:10 Écrit par Collectif des Mal-logés en colère ! | Lien permanent | Tags : mixité sociale, logement, paris, paris habitat oph, mano, conseil de paris, cour des comptes | |
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